Une femme divorcée s'installe dans une petite ville d'Australie avec ses trois enfants. Elle ne sait pas que, dans le jardin de la maison où elle habite désormais, se trouve une petite cabane qui a été le théâtre d'un drame sanglant trente ans auparavant...
Cubbyhouse est une petite production horrifique australienne réalisée etécrite par Murray Fahey. Après avoir fait l'acteur dans son pays (notamment dans Ledrive-in de l'enfer (1986)...), il est devenu réalisateur au début des années 1990
- toutefois, c'est la première fois qu'il s'attaque au genre fantastique. C'est aussi son
Pourtant, plus le film progresse, plus les influences d'autres films fantastiquesdeviennent patentes. La plus évidente d'entre elles est certainement celle d'Evildead (1982) et Evil dead 2 (1987) de Sam Raimi. Cabane en bois vermoulueentourée d'une végétation inquiétante, caméra cavalant au ras du sol pour évoquerles déplacements d'une force démoniaque en vue subjective, branchages et lianesagressifs et agités, grimoire magique... : on retrouve donc de nombreux éléments quiont fait le style et la postérité des films de Raimi. Même le final rappelle beaucoupla conclusion spectaculaire d'Evil dead 2, avec son mur qui s'ouvre sur ungouffre démoniaque. De même, l'usage assez fréquent d'un humour léger (l'agentimmobilier...) évoque encore ces films.
Cubbyhouse emprunte aussi des éléments à des films d'horreur plus classiques.La figure des deux jeunes enfants inquiétants sort directement de Les innocents(1961) de Jack Clayton. De même, des histoires d'enfants possédés devenant un dangerpour les adultes, on en a vu un certain nombre : l'étonnant Amityville II, lepossédé (1982) de Damiano Damiani ; le récent Un jeu d'enfants (2001) deLaurent Tuel, dans lequel deux jeunes enfants terrorisent leurs parents (Karin Viard etCharles Berling !) ; L'exorciste (1973) de William Friedkin, bien sûr...D'ailleurs, Cubbyhouse n'oublie pas de s'achever sur une scène d'exorcisme dansla plus pure tradition du genre, tandis qu'on nous révèle que le site maudit est en faitune porte donnant sur l'Enfer (comme dans Amityville, la maison du Diable (1979)de Stuart Rosenberg ou L'au-delà (1981) de Lucio Fulci...).
Comme on le voit, Cubbyhouse laisse tout de même flotter un fort parfum dedéjà-vu, et finalement, on finit par suivre les péripéties de façon assez détachée,sans vraiment s'y intéresser. La banalité de la réalisation (parfois maladroite, avecdes faux-raccords embrassants) et surtout de certains interprètes (les enfants notamment)finissent même par irriter, voire par engendrer un brin d'humour involontaire. Toutefois,il faut reconnaître que la modestie de l'ensemble donne à ce film un ton assezsympathique et divertissant.
Cubbyhouse est donc un petit produit fantastique assez quelconque, dont on amême du mal à comprendre comment il s'est retrouvé distribué au cinéma en France dansun nombre de copies assez important. Il a en effet plutôt le calibre d'un produit vidéo.Banal dans son propos et dans sa mise en forme, il émane pourtant parfois de ce film sansprétention un charme sympathique.